Généralités
L’Île de la Wyverne est la plus froide, la plus rocheuse et la plus dangereuse des Trois.
Le climat y est rude : l’air est lourd, chargé d’humidité, l’herbe rare et les eaux glaciales. C’est une terre qui ne peut subvenir à ses propres besoins, ainsi en son sein naissent et sont élevés des guerriers qui savent que pour posséder, ils doivent prendre. Sur Snákr on loue les combattants et les marins, qui sont les figures de proue d’une culture prônant la force et le pillage. Sont également tenus en haute estime ceux qui forgent, et transforment les riches matières premières de l’île en ouvrages jalousés au-delà de leurs frontières.
Le fier et ambitieux Hjörvarr fut maudit pour son orgueil et transformé en wyverne, cette terrible créature aussi à l’aise au sol que dans les flots, à l’appétit vorace, terreur des hommes. C’est un animal sauvage que même les Snákrson n’oseraient prendre à la légère, c’est même tout le contraire. Il est de coutume qu’un bambin, ambitionnant de monter sur un drakkar pour devenir un viking accompli, se lance dans la chasse à la wyverne. Pour cette tâche il doit trouver armes et armure avec ses moyens propres, et quêter de dignes compagnons. Le plus souvent, les garçons de même âge s’allient – ils deviendront, avec le poids des années, les fiers membres du même équipage. C’est un défi qui déchaîne les passions de ce peuple, et quiconque trouverait la mort dans cette épreuve recevrait les plus grands honneurs.
Les femmes sont rares sur Snákr, comme les hommes le sont sur Fálki. Cet état de fait remonte sans doute aux origines et à leurs ancêtres, les Kolmen Kirosi, Hjörvarr et Sigrún rejetant l’autre sexe avec férocité. Conscients que cela conduirait à leurs extinctions, ils convinrent d’une solution entérinée dans le Ráðfriðr,
l’Accord de Paix. À chaque cycle de lune, les hommes de Snákr et les femmes de Fálki désirant un héritier se retrouvent le temps d’une nuit pour procréer avec la personne de leur choix. Si du fruit de leur union nait un enfant, la fille gagnera les montagnes de la mère, et le fils les caves du père. Il peut advenir qu’à l’adolescence une fille de père Snákr demande à rejoindre la patrie de son géniteur. Cela peut lui être accordé par le Höfðingi, le
chef, sous réserve qu’elle dispose de compétences la rendant aussi utile qu’un homme – autant dire que cela est rare. Ainsi trouvons-nous peu de dames sur ces terres glacées, et celles-ci sont généralement traitées avec brutalité.
Villes et métiers
Jarða, le
Secret, est la capitale de l’Île. C’est une cité portuaire d’apparence modeste et concentrée, ne présentant qu’une vingtaine de maisons-fosse – des bâtiments à semi-enterrés dans le sol, à environ un mètre de profondeur – ainsi qu’une imposante longère en son centre, qui abrite le chef et ses proches. Toutefois, cette discrétion n’est qu’un leurre : il existe de multiples passages dissimulés sur l’Île qui permettent d’accéder au monde souterrain qu’elle garde jalousement à l’abri des regards.
Des caves et des grottes merveilleuses serpentent sous la terre, étincelant de pierres précieuses et de minerais que l’on ne trouve qu’ici. C’est aussi là qu’il fait le moins froid, car des forges sans équivalent à la surface rougeoient nuit et jour dans ces boyaux souterrains.
Ce sont les guerriers qui, grâce à leurs pillages, subviennent aux besoins de Snákr. Ils ramènent de la nourriture et des esclaves qui travaillent jusqu’à la mort pour entretenir l’Île et ses forges, et ses drakkars. Certaines esclaves sont également utilisées pour enfanter, mais les combattants préfèrent généralement s’accoupler avec des Fálkidottir qui mettent au monde des enfants robustes. Il arrive que des razzias frappent les côtes de Fálki ou de Bjǫrn, et des esclaves de ces îles arrivent alors à Snákr. C’est une violation du Ráðfriðr qui ne passe plus inaperçue depuis longtemps : Fálki se venge, et le Jarl de Bjǫrn ferme les yeux en espérant que la paix se poursuive. Combien de temps encore ?
Cependant les guerriers rentreraient souvent bredouille si les miniers et les forgerons ne leur assuraient pas un équipement sans égal, ces derniers sont donc également loués par le peuple. Enfin, Snákr échange aussi des biens avec les autres Îles mais son attrait pour le commerce demeure limité. L’acte de voler et s’emparer du bien d’autrui par la force est jugée valorisante comparé à l’échange, considéré comme vulgaire et signe de faiblesse.
Faune et Flore
Snákr est un territoire rocailleux, froid et désertique. Il est ardu d’y faire pousser quoique ce soit, et les animaux des forêts l’ont donc abandonné depuis longtemps. Ce qui est resté est dur, froid, et sauvage. Des mauvaises herbes, de la vermine se cachant dans les rochers, rien ne semble aimable sur ces terres. Même les majestueux drakkars ont des allures de fantômes agités par une mer sans cesse déchainée.
Il n’est donc pas étonnant que les créatures de Snákr soient les plus féroces et mortelles. Elles sont pourtant prisées et chassées puis leurs peaux et leurs écailles permettent de créer et entretenir des armures robustes, tandis que leurs dents et leurs poisons agrémentent des armes.
LIEN VERS LE BESTIAIREGuerre et Religion
La guerre et les combats font partie de l’histoire des Snákrson. Tous ceux qui ont atteint l’âge adulte savent se battre, et les meilleurs d’entre eux reçoivent le privilège de monter sur un drakkar. Sur ces destriers des flots, ils abordent leurs ennemis et contribuent à la richesse de leur peuple. Les capitaines de bateaux sont, avec le Höfðingi, les hommes les plus respectés de l’Île. Servir l’un d’eux, que ce soit comme forgeron, soldat, ou même esclave, est honorifique.
LIEN VERS LE SUJET « ARMES »Hjörvarr a été le plus durement maudit des Trois car il était de loin le moins pieux.
Guerrier incomparable, il aurait fait la guerre aux dieux eux-mêmes s’il l’avait pu et a considéré, jusqu’à sa mort, que ces derniers avaient trop peur de l’affronter.
Cet état d’esprit a perduré et les Snákrson ne vénèrent pour ainsi dire aucun dieu, en revanche, ils ont du respect pour Vatn, la divinité des flots, qui a autrement conduit leur ancêtre jusqu’à cet Île.
Ils prononcent son nom comme celui d’un grand capitaine, avec égard et déférence, et s’ils ne ploient pas le genou devant lui, ils lui rendent volontiers hommage avant de prendre la mer. LIEN VERS LE SUJET « PANTHEON » | |