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Dans le pire, c'est moi le meilleur } Sigrid Cadre1Dans le pire, c'est moi le meilleur } Sigrid Cadre3

Dans le pire, c'est moi le meilleur } Sigrid

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Message posté : Dim 7 Jan 2018 - 19:01 Message
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Gabriel Brynjolfson
Snakr - Artisan

Gabriel Brynjolfson

Snakr - Artisan
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∞ Nombre de messages RP : 54
∞ Âge du personnage : 33 ans
∞ Caste : Artisans
∞ Métier : Forgeron
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× Relations
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× Inventaire
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Dans le pire, c'est moi le meilleur × Jarða × Snjár, 602



Gabriel n’était pas du bois de ceux qui se vantent et se targuent de leurs exploits, et quand bien même cela serait dans sa nature, il aurait des difficultés à trouver un champ où il excellait. C’était un laborieux, un travailleur, mais il n’était pas naturellement doué dans un domaine ou un autre. Cela le privait-il pour autant de toute forme d’ego… ? C’est ce que l’on pourrait croire, à le voir s’échiner en silence, exécutant les ordres aboyés par Wiland et supportant ses sautes d’humeur. N’en doutons pas : l’homme avait sa reconnaissance pour tout ce qu’il avait fait pour lui, tout ce qu’il lui apprenait, et c’était un bon vivant avec qui il était heureux de festoyer. Toutefois… Wiland était également l’épicentre de ses tourments, le fautif inconscient de sa déchirure avec son frère, et le tortionnaire qui le faisait chauffer, marteler, et tordre le métal jusqu’à épuisement. Au cœur de bien des sentiments contradictoires, le maitre forgeron semblait en avoir cure et n’hésitait pas à bosseler le caractère tendre de son ancien apprenti.

« Wiland… Nous manquons encore de fer.
_Est-ce que j’ai une tête à pondre du fer, Brynjolfson ? »
Le salaud n’hésitait pas à faire sonner le nom de son père, ayant depuis longtemps acquis la connaissance que c’était une chose particulièrement efficace pour hérisser Gabriel.
« Bien sûr que non. Mais je t’en ai parlé des centaines de fois, nous devons anticiper les commandes si nous voulons être approvisionnés à temps, et…
_Les Snákrson attendront s’ils veulent tâter de mon fer, arrête de t’inquiéter.
_Ils peuvent aussi aller voir ailleurs.
_Ailleurs ? Ah ! S’ils ne veulent pas se retrouver avec un cure dent dans les mains, c’est chez moi qu’il faut venir. Je suis le meilleur !
_Pour le moment…
_Quoi ? Qu’est-ce que t’as dit ?
_J’ai dit : pour le moment. »


Ce n’est pas souvent que la bonne humeur de Wiland cédait place à une autre expression sur son visage, plus sérieuse, sombre, presque violente. Il pouvait faire mine de l’ignorer, de s’en moquer, mais au fond… Wiland devait connaître l’ambition que Gabriel se cachait à lui-même.

« Parce que tu crois que tu pourrais me remplacer ?
_Je n’ai pas dit ça. Je respecte ton enseignement. Mais je déplore ta gestion… Tu te reposes sur tes lauriers. Meilleur ou pas…
_Tu ferais mieux que moi, alors ?
_...
_C’est ce que je pensais. Allez, sors cette gueule de guenaude de ma forge et va nous acheter des minerais.
_Je t’ai dit qu’il n’y a plus rien dans les environs !
_Quoi ? T’as dit quelque chose ? Je t’entends pas, petit…
_Arrête ça, tu…
_Houhou, je crois que quelqu’un n’a pas bien envie de travailler ici…
_Je ne fais que ça, travaillez pour toi, espèce de goule fainéante…
_On se rebelle, Brynjolfson ?
_Que Deyja t’emporte Wiland !! »


Le maitre forgeron éclata de rire, aveugle à la réelle colère de Gabriel qui rassemblait précipitamment son paquetage et jetait le tout sur son dos, les yeux noirs et les lèvres pincées. Il bouscula son patron pour rejoindre la sortie, sourd à son exclamation surprise et toujours aussi amusée : « Oh, allez, Gabriel, reviens ! On peut jamais rire avec toi… »

Bouillonnant, courroucé et vexé, Gabriel partit en de grandes enjambées, mettant le plus de distance possible entre lui et Wiland avant de faire cap sur le flanc de montagne le plus proche, connu pour être une bonne réserve de minerais… Même en colère, même en ayant une folle envie d’enfoncer sa pioche entre les deux yeux de son ancien maître, Gabriel restait dévoué à cette forge, à cet art, à cet homme. Et ça l’énervait encore plus. Parvenu à destination, déjà essoufflé et en sueurs, ignorant le froid qui mordait sa peau humidifiée, il jeta son sac à ses pieds et se saisit de sa pioche. Les premiers coups, il les jeta avec rage, déchiquetant la roche plus que la minant, brisant son humiliation, son éternel sentiment d’insatisfaction à chaque fois que la pique s’enfonçait dans la montagne.

« Putain de Wiland… Chienne de montagne, chienne de forge, chienne de vie, putain, crève, crève… !! » Ses bras étaient plus forts, mais aussi plus abimés et douloureux que quand il était un adolescent criant au monde son injustice… Et ce coup de colère ne lui ramenait guère sa jeunesse, juste ses tourments. Le pauvre Wiland l’avait titillé au mauvais moment. Son échange, sa confession à Svein restait morte, sans réponse, ils étaient encore gravés en son cœur, au fer rouge, le saignant, et la cicatrice était encore trop fraîche… Il était revenu sur Snákr, seul, seul avec tout ce qui allait de travers dans son existence. Il était toujours un petit forgeron à la botte d’un maître qui l’estimait plus comme faire-valoir que comme partenaire, frère aîné distant de frères et sœurs qui commençaient progressivement à l’oublier, célibataire endurci qui ne comptait plus les jours qui le séparaient d’une relation sincère, père absent d’une petite qui grandirait loin de lui, ami mais jamais meilleur ami, toujours second, jamais premier, en rien, ni en forge, ni en amour, ni en amitié, toujours quelqu’un de plus doué au-dessus de lui… Svein, Wiland, Hagen, tous, toujours… « Crève ! » Un coup de pioche, contre une roche trop dure. Le métal se détacha du bois et la pique s’enfonça profondément dans sa main gauche, l’ouvrant de part en part. Par chance, elle ne l’avait pas transpercé, mais il était difficile d’évaluer les dégâts car son sang, rouge et épais, sortait abondamment de sa blessure et s’engluait dans la terre et la crasse.

Trop surpris et choqué pour crier, encore sous le coup de l’adrénaline, de la bêtise de son geste et de la fureur qui l’avait étreint, Gabriel leva sa main blessé au niveau de ses yeux et l’étudia, entre effarement et fascination. Il ne savait pas si c’était grave. Une telle éventualité l’aurait normalement pétrifié : ses mains, c’était ses outils, la partie la plus utile de son corps… Mais là, il les observait avec détachement, abruti par la fulgurance de l’évènement, et le contrecoup de son énervement. Calmement, il enveloppa sa paume dans un tissu qu’il trouva dans son sac et serra. Il ne ressentait pas encore la douleur, ce qui le poussa à rassembler le fruit de son minage dans un sac conçu pour ce travail ingrat. C’est patiemment qu’il rangea les minerais d’obsidienne grossièrement taillés – la plupart étaient trop explosés pour être utiles et il les abandonna à regret. Hissant le tout sur ses épaules, il s’attarda enfin sur la douleur qui lui engourdissait la main et tout l’avant-bras. Peu à peu il reprit conscience, jugea qu’il serait trop risqué de simplement laver cette blessure et dormir dessus… Dans un soupir, il se résigna à se faire ausculter. Mais pas par n’importe qui. Titubant un peu, car son sang imbibait déjà largement le tissu qui entourait sa main, il fit route en direction de l’échoppe de l’alchimiste en qui il avait le plus confiance : son ami, Sigrid Hakondóttir.

Moins d’une heure plus tard il fut à sa porte, blanc comme un linge, couvert de sueur froide et honteux. Il s’appuya contre le chambranle dans un soupir défait. Honteux de cet accident bête, de s’être emporté, d’avoir pensé… Ah. Il savait bien qu’il y avait du vrai, dans tout ça. Même pour Sigrid et Hagen… Arriverait-il à la voir, à la regarder dans les yeux, sans rougir ? La jalousie ne l’avait jamais épargné. Pour Svein, aujourd’hui pour Hagen… Le chasseur était si proche de Sigrid. Peu de temps après avoir rencontré la jeune femme, Gabriel avait su qu’il pouvait lui faire confiance. Ils étaient devenus proches et Sigrid était ce qui se rapprochait le plus d’une famille pour lui sur Snákr… Mais la réciproque n’était pas vraie. Mille fois elle lui préférait le beau chasseur que Gabriel avait du mal à détester. Il n’était tout au plus qu’un substitut, et pourtant… Il avait envie de plus. Il avait envie d’être plus que ça. D’être quelqu’un, lui-aussi, d’être meilleur, le meilleur, rien qu’une fois. De vivre sa vie comme il l’entendait. C’était sa vie, sa vie à lui, pas celle de ses frères, de ses sœurs, de Svein, de Wiland… La sienne, et… La porte s’ouvrit, l’arrachant brusquement à ses pensées. Il sursauta, expirant en se redressant maladroitement. « Sigrid… Sigrid, tu m’as manqué. » Souffla-t-il de sa voix grave, desséchée et hagarde. Ils s’étaient vus il y a quelques jours seulement, mais peut-être que son expression perdue le sauverait de cette entrée ratée. Timidement, il éleva sa main blessée au niveau de son torse. Le pansement de fortune, tâché et gorgé, pendait pitoyablement le long de son bras. « J’ai eu… un petit accident. »

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Message posté : Dim 7 Jan 2018 - 20:26 Message
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Sigrid Hakondóttir
Snakr - Artisan

Sigrid Hakondóttir

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Dans le pire, c'est moi le meilleur

Gabriel Brynjolfson et Sigrid Hakondóttir


Sigrid avait regagné Snákr quelques jours plus tôt après une expédition sur Fálki en compagnie d'un continental rencontré un peu par hasard. Hakon son père s'était montré particulièrement contrarié et l'avait tannée de questions, mais la jeune femme avait refusé d'avouer quoi que ce soit et par chance, seul Hagen l'avait vue partir à bord du navire de Logan. Bien évidemment, au vu des relations entre sa famille et le chasseur, ce dernier n'avait rien dit, mais elle savait bien qu'il désapprouvait se conduite qu'il taxait d'imprudente. Apparemment, il ne la croyait pas capable de se défendre seule en mer si le capitaine du navire avait eu un geste déplacé à son encontre et la blonde l'avait donc rapidement laissé pour rejoindre l'échoppe de son oncle en s'excusant de son absence. Pour se faire pardonner, la blonde lui avait confié des plantes ramassées sur Fálki et l'alchimiste lui avait simplement dit de se remettre au travail, mais elle savait qu'elle avait visé juste.

Peu de temps après, elle avait eu l'occasion de croiser Gabriel, mais pas aussi longtemps qu'elle l'aurait souhaité. Malheureusement, leurs emplois respectifs les empêchaient de se voir aussi longtemps qu'ils auraient pu le souhaiter et elle se faisait une raison. Ajoutez à cela qu'Hagen ne semblait pas porter le forgeron dans son cœur pour une raison qui échappait à l'artisane. Les rares fois où elle avait abordé la question, son ami l'avait simplement balayée d'un geste de la main avant de changer de sujet.
Les hommes.

Elle travaillait donc à la conception d'une potion pour une commande lorsqu'elle entendit un bruit étrange provenant de l'extérieur. Fronçant légèrement les sourcils, la blonde se leva finalement, délaissant son matériel, afin de se diriger vers la porte pour l'ouvrir. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle se retrouva nez-à-nez avec Gabriel ! Enfin, plutôt nez à torse étant donné que le forgeron était plus grand qu'elle. Il était pâle comme un mort, mais avant qu'elle ne puisse le noyer sous un flot de questions, le trentenaire leva sa main enveloppée dans un tissu crasseux et gorgé de sang. Fort heureusement pour elle, la jeune femme avait déjà vu pire lors de la rébellion d'Harding et elle remerciait presque son frère d'avoir été grièvement blessé, tout comme Hagen. Pourtant, Sigrid ne put s'empêcher d'ouvrir de grands yeux, pâlissant légèrement avant de relever ses prunelles azurs sur le visage de son ami.

« Mais, qu'est-ce que tu as fait !? » Le ton était soucieux et contrarié à la fois. « Tu es blanc comme un linge, combien de temps est-ce que tu as mis à venir ici ? »

Claquant de la langue contre son palais, la jeune femme se glissa hors de la boutique afin de se placer à côté de Gabriel. Elle positionna l'une de ses mains dans son dos avant de saisir son bras avec l'autre et le poussa légèrement pour l'inciter à pénétrer dans la boutique.

« Dépêche-toi de rentrer avant de t'évanouir, sinon je vais devoir appeler à l'aide pour te porter et mon oncle n'est pas dans le coin. »

Parfois directive, Sigrid poussa Gabriel dans la bonne direction, l’amenant dans l'arrière-boutique normalement interdite aux clients et le fit s'asseoir sur une chaise en bois située non loin d'un plan de travail croulant sous divers objets. Elle se positionna ensuite à ses côtés, attrapant sa main avec délicatesse avant de commencer à défaire le tissu rouge censé servir de pansement. Un soupir lui échappa alors qu'elle secouait la tête en signe de désapprobation et ne manqua pas de faire une remarque à son ami – encore :

« Tu pensais quoi au juste, qu'un tissu crasseux et plein de microbes serait un pansement idéal pour t'empêcher de te vider de ton sang. Gabriel, Gabriel, heureusement que tu es bon forgeron, parce que tu es vraiment mauvais en matière de soin. »

Elle s'éloigna de quelques pas afin de saisir une cuvette d'eau propre qu'elle avait puisé juste avant son arrivée afin de confectionner ses potions, puis attrapa quelques autres objets avant de revenir vers lui. Saisissant à nouveau sa main, l'alchimiste commença par nettoyer la plaie à l'aide d'un chiffon propre préalablement utilisé. Lorsque la blessure fut enfin visible, elle ne manqua pas de froncer les sourcils avant de relâcher sa main pour pouvoir préparer ce dont elle aurait besoin. Tout en s'activant à ses côtés, la jeune femme reprit la parole.

« Comment est-ce que tu t'es fait ça ? Avec une pioche ? Tu sais que c'est les gisements que tu dois frapper, pas ta main ! » Ses yeux s'égarèrent sur le visage du jeune homme pour vérifier qu'il était encore conscient. « Et c'est la perspective d'avoir la main bandée pendant quelques temps qui te rend aussi malheureux. Tu n'as pas l'air au mieux de ta forme. Wiland te cause-t-il des tracas ? »

Elle connaissait Gabriel depuis quelques temps à présent et commençait à cerner ses inquiétudes et sa personnalité – du moins en partie. Elle savait que le maître forgeron n'était pas l'homme le plus sensible qui soit, il n'était donc pas improbable que les deux hommes se soient disputés.
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Message posté : Dim 14 Jan 2018 - 2:53 Message
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Gabriel Brynjolfson
Snakr - Artisan

Gabriel Brynjolfson

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Sigrid était là, ce qui était déjà un soulagement immense. Il n’aurait peut-être pas eu le choix, mais il aurait eu des difficultés à se rapprocher de quelqu’un d’autre, d’un inconnu. Il n’était pas spécialement à l’aise avec les contacts, et préférait les éviter lorsque cela était possible. C’était plus simple avec l’alchimiste, dont la simple vue des mèches folles d’un blond éclatant encadrant un visage rond et jovial, suffisait à l’apaiser et le mettre en confiance. Même quand elle le réprimandait comme un garçonnet imprudent.

« Je suis venu tout de suite. » Mentit-il éhontément, persuadé dans sa naïveté qu’elle ne serait pas en mesure de le contredire – alors que le sang avait déjà commencé à croûter et craqueler par endroits, bariolant sa paume pulsante. « Ma pioche s’est retournée contre moi. »

C’était une façon de présenter les faits, non… ? Après tout, omettre qu’il l’avait fracassé contre une paroi trop dure, en faisant fi des crissements d’alarme, ce n’était pas vraiment un mensonge non plus ? De toute manière, devenant quelque peu nauséeux, il n’était pas en mesure de formuler une explication plus étayée et vraisemblable. Ni même de prendre l’initiative d’entrer et se mettre au chaud, si bien qu’il se laissa docilement pousser et déplacer par son amie jusqu’à une chaise sur laquelle il tomba lourdement.

Sa main bientôt entre celles plus fines et douces de Sigrid, il se pencha en avant pour constater lui-aussi l’étendue des dégâts. L’adrénaline retombant progressivement, lui rendant ainsi son sens des réalités, il commençait à ressentir de désagréables picotements dans la paume… Qui augmentèrent furieusement lorsque ses yeux clairs tombèrent sur la coupure, vilaine, béante, cerclée de sang coagulée. Entendre la jeune femme parler de microbes lui attira un regard soucieux et brillant, ses prunelles s’illuminant d’une lueur de crainte primaire. De sa voix rocailleuse et troublée, il demanda d’un ton étranglé :

« Ce n’est pas grave, pas vrai… ? » Ne s’apercevant nullement qu’il avait maintenant tout l’air d’un enfant peu habitué à traiter des bobos – même si celui était effectivement impressionnant en apparence – il tentait de s’étirer plus avant pour regarder sa blessure et ce que Sigrid faisant, ce qu’elle prenait, restant attentif au moindre de ses gestes. « Je ne vais quand même pas perdre ma main… Ah ah… Ce serait ridicule… Hein, ce serait ridicule ? »

Pinçant les lèvres, il se redressa légèrement quand elle fit mine de s’éloigner mais la tête lui tourna, et il retomba aussi sec. Il n’avait pas perdu tant de sang, c’était plutôt l’angoisse qui s’exprimait. Ne dit-on pas que les hommes sont plus impressionnés que les femmes par la vue du sang, et plus vite inquiétés par leurs blessures de guerre… ? En tout cas, cela se vérifiait parfaitement avec Gabriel. À peine eut elle préparée le chiffon, et celui-ci n’avait pas encore touché la plaie que le forgeron sursauta et geignit d’une douleur pas encore ressentie.

« Attends, attends… ! » Mais attendre quoi, au juste ? Gabriel inspira en triturant son pantalon de sa main valide, expira bruyamment tout en agitant ses jambes avec nervosité. « Aïe, aïe… ! Ça pique… Vas-y doucement… »

L’avantage, c’est qu’en se plaignant autant le bougre se maintenait bien éveillé et conscient de ce qu’il se passait. Penché vers la blessure, et ainsi tout proche de Sigrid, il rougit quand elle le gronda sur son accident. Qui était incroyablement bête, autant l’admettre, mais la fierté de l’apprenti minier fut la première à se manifester.

« Je pensais que manier une pioche, ça serait pareil que le marteau mais..aïe ! Ce n’est pas la même chose, et puis, j’aurais dû prendre du matériel plus solide. » Il lui jeta un coup d’œil, et confessa finalement sa vanité dans un soupir. « Enfin… J’aurais surtout dû mieux me renseigner et rester concentré, je suis parti énervé récolter des minerais et c’est dans ces moments que les accidents arrivent… »

La jeune femme n’avait de toute évidence pas besoin qu’il lui révèle son agacement pour comprendre que quelque chose clochait, ce qui l’impressionna. S’il n’était évidemment pas un maître de la dissimulation, il ne pensait pas pour autant être lisible comme un livre ouvert… Sans bien se l’expliquer, il était flatté, et ravi qu’elle le connaisse suffisamment pour percevoir ses signaux faibles. Ils étaient peut-être plus intimes qu’il le croyait, et même… Ah… Si vite emballé. Il devait absolument cesser de se raconter des fables, car c’était là la source de la plupart de ses peines : à force de rêver sa vie, il ratait la réalité, et cette dernière lui semblait souvent fade.

Sigrid avait raison, il n’était pas au mieux de sa forme et ce bon vieux Wiland avait été le déclencheur de son coup de sang – tout le mérite ne lui revenait pas, cependant. Gabriel n’essaya pas de lui cacher la vérité et hocha doucement la tête.

« On a du mal à se comprendre. Mais… C’est de ma faute. Je veux fonctionner différemment, qu’on soit ouverts aux autres îles et aux continentaux, qu’on ne soit pas dépendants des miniers, et… Bref, je veux plus. C’est moi le problème, Wiland lui ne change pas. »

C’était peut-être un constat brutal et injuste, mais c’était le sien, basé sur sa longue expérience du maître forgeron. Ce dernier avait de nombreuses qualités, et un don sans équivalent. Vivre dans son aura était épuisant. Il n’avait pas le talent pour briller auprès de lui, comment croire le contraire ? Et il se ralentissait encore avec une blessure pareille… Sa main, tristement seule et froide, étendue à l’envers près de la cuvette d’eau, lui fit une triste impression. Elle paraissait morte, et il anima faiblement ses doigts, tentant de serrer et fermer le poing… Mais ça lui fit mal et il renonça, glissant alors un regard malheureux à son amie.

« Je ne crois même pas qu’il se soit aperçu réellement que j’étais… Agacé. Mais c’est injuste de lui en vouloir, j’ai de la chance d’être auprès de lui. Ce n’était qu’une contrariété au milieu d’autres, et ça m’a fait faire n’importe quoi. » Svein était évidemment en tête de proue de ses préoccupations, suivi de près par les envies d’ailleurs de Sigrid, qui le conduisait vers une zone de brouille avec Astrid, la mère de sa fille, fille qu’il voyait trop peu… Tout était bien trop entremêlé. Il soupira et étira doucement ses épaules engourdies par l’effort. Maintenant qu’il avait cessé de s’agiter, sa propre sueur lui donnait froid et le crispait, lui donnant une posture raide et inconfortable – à l’image de sa présente gêne. « C’est gentil de t’en préoccuper, Sigrid. Je suis surpris que tu t’en sois rendue compte… » Il esquissa un sourire maladroit. « Tu es mignonne, merci. »

Ne souhaitant pas les enfermer tous les deux dans une conversation qui tournerait autour de ses petits problèmes, persuadé que Sigrid n’avait pas besoin de cela pour le visualiser comme un pleurnichard, il préféra réorienter leur échange – vers elle, un sujet plus joyeux et qui le ravissait aisément.

« J’ai voulu te voir, il y a peut-être dix jours. J’avais repéré toute une floraison de pyrelles et je voulais t’y emmener, j’espère qu’elles n’ont pas été toutes récupérées depuis… Je suis tombé sur Harald, mais il ne savait pas où tu étais. » En son cœur, il avait alors su qu’en trouvant Hagen il avait toutes ses chances de savoir où se trouvait Sigrid… Mais sa fierté le lui avait interdit, et il avait préféré prendre sa retraite. « Tu vivais une grande aventure ? » Demanda-t-il sur le ton de la plaisanterie, davantage pour balayer la pointe de jalousie qui lui creusait l’estomac que pour réellement l’interroger. Car, après tout, quelles étaient les chances pour qu’effectivement la jeune femme se retrouve à courir l’archipel avec un marchand de Gamall ?
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Message posté : Dim 14 Jan 2018 - 15:46 Message
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Sigrid Hakondóttir
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Sigrid Hakondóttir

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Dans le pire, c'est moi le meilleur

Gabriel Brynjolfson et Sigrid Hakondóttir


Sigrid n'était plus choquée par les mensonges que certains hommes pouvaient sortir. En fait, c'était même devenu quelque chose de naturel pour elle : combien de fois avait-elle entendu ses frères ou même son père déblatérer de grossiers mensonges simplement pour éviter de devoir s'expliquer ? Malgré tout, elle tenait à faire savoir à son ami qu'elle n'était pas aussi idiote qu'il semblait le croire. Enfin, le terme était peut-être un peu fort, le Bjǫrnson n'avait jamais été mesquin ou moqueur à son égard, elle savait qu'il ne mentait pas dans le but de la ridiculiser.

« Ne me crois pas aussi crédule Gabriel, à moins que ton sang ne coagule plus rapidement que la normale, tu as attendu un sacré moment avant de venir. Je peux savoir dès qu'on me ment, tu sais ? »

Bon, ça c'était faux, mais ce n'était pas bien grave. Gabriel était quelqu'un de très agréable à vivre et elle s'était rapidement attachée à lui, cependant elle lui avait toujours trouvé un air... mélancolique. Quelque chose qui semblait l'empêcher de voir le bon côté des choses. En somme, c'était le type d'homme à voir le verre à moitié vide et elle trouvait ça dommage, c'est pourquoi la blonde essayait au maximum d'alléger l'ambiance lorsqu'ils se retrouvaient ensemble. Avec plus ou moins de succès.

Lorsqu'il commença à s'effrayer de la gravité de sa blessure, Sigrid hésita. D'une part, elle avait envie de lui faire un peu peur pour qu'il comprenne qu'il devait faire attention, mais d'un autre côté, elle ne voulait pas le faire s’inquiéter alors qu'elle avait toutes les raisons de penser que sa blessure se cicatriserait correctement. Dans un mimétisme inconscient, la jeune femme pinça les lèvres en triturant les objets devant elle pour trouver le bon.

« Non, ça aurait pu être pire. Ça se soignera, mais il te faudra certainement du repos. Et aucune blessure n'est ridicule, mais ne t'inquiète pas, je sais que tes mains te sont utiles pour ton métier. Je n'ai pas envie que Wiland me tombe dessus parce que je n'aurais pas su te soigner correctement. »

En vrai, elle se fichait pas mal de l'avis du forgeron et ne lui devait rien, mais elle ne voulait pas inquiéter Gabriel. Qui plus est, ses frères et son père trouveraient certainement le moyen de la critiquer si jamais elle réussissait à se mettre le maître artisan à dos. Autant éviter de jeter de l'huile sur le feu !
C'est donc avec la même attention qu'à l'accoutumée qu'elle commença à soigner la blessure de son ami... ou plutôt à tenter de le faire. Il semblait évident que sous ses airs d'homme viril, Gabriel cachait une âme d'enfant – comme beaucoup d'habitants de l'île en fait ! Elle se retint de le traiter de gamin et garda les lèvres scellées, concentrée sur sa tâche qu'elle effectuait avec des gestes sûrs. Au moment où Gabriel se confia sur la raison de son accident, la blonde laissa échapper un léger soupir, mais un sourire amusé fleurait ses lèvres.

« Gabriel, ma belle-sœur sait cuir des légumes, ce n'est pas pour autant qu'elle saurait confectionner une potion alors qu'on utilise les mêmes outils. » Enfin, pratiquement. « Sinon, tous les mineurs deviendraient forgeron. Tu devrais songer à demander des conseils au lieu de vouloir te débrouiller seul. Heureusement que c'est juste ta main qui a ramassé les dégâts. »

Un œil aurait été plus difficile, voire impossible à soigner. Mais elle ne voulait pas donner l'impression de le sermonner et préféra lui laisser le temps d'expliquer ce qu'il avait sur le cœur. Lorsqu'il la taxa de « mignonne », elle fronça légèrement le nez, mais ne dit rien. Il n'y avait que lui, Njall et Hagen pour pouvoir utiliser ce mot, un autre aurait eu droit à ses ongles plantés dans la blessure désormais propre ! Mais avant qu'elle ne puisse répondre, Gabriel avait embrayé sur la suite et le visage de l'alchimiste se rembrunit en entendant le nom de son frère. Détournant le visage pour camoufler ça, Sigrid répondit d'un ton qui se voulait léger, tout en commençant se préparation.

« Harald ne sait jamais où je suis, il ne pense qu'à lui de toute manière. » Elle n'avait jamais aimé le fait que Gabriel s'entende avec lui. « Mais tu n'es pas si éloigné de la vérité ! Je t'aurais bien prévenu si j'avais eu le temps, mais c'est arrivé tellement vite... Tu sais qu'un marchand de Gamall est sur l'île depuis quelques temps ? J'ai vu qu'il prenait la mer, alors.... et bien disons que je lui ai demandé de me prendre à bord. On est allés sur Fálki, j'ai pu récolter des ressources. Je connais bien une femme de l'île, elle m'avait autorisée à y aller, mais jusqu'à présent personne ne voulait m'y conduire. »

C'était de notoriété publique qu'Hakon ne laissait pas sa fille quitter l'île, certainement par peur de ne plus la voir revenir. Sigrid préféra revenir sur l'autre sujet, peu désireuse d'avouer avoir essuyé un sacré savon après son retour.

« Mais nous pourrons y aller dès que tu seras remis. Voir en profiter pour chercher des gisements de minerais au cas où tu voudrais t'entraîner à la pioche. » Elle sourit d'un air innocent. « Mais, tu sais, tu n'as aucun problème. Oh, tu es un peu trop mélancolique pour profiter vraiment de la vie, mais ce n'est pas une tare. Wiland est juste comme tous les hommes de cette île : il ne comprend rien aux sentiments des autres. Il est handicapé des sentiments je dirais. Tu as le droit de lui en vouloir autant que tu veux. Je te conseillerais bien de lui en parler, mais j'ignore s'il serait capable de changer.... » Tout comme Hakon et d'autres hommes de cet âge. « Cela dit, sans vouloir te vexer Gabriel, tu es très facile à démasquer. Ca se voit tout de suite lorsque quelque chose cloche. Et puis même si tu m'agaces souvent, je n'ai pas pour habitude d'ignorer quand mes amis ne sont pas bien. » Elle continua sa préparation quelques secondes avant de reprendre. « Oh. Et la prochaine fois que tu me dis que je suis mignonne, je t'enfonce le doigt dans la plaie. »

Elle avait terminé de réaliser une sorte d'onguent censé protéger la blessure des microbes qui ne manqueraient pas de vouloir y entrer et saisit une spatule en bois pour le prendre avant de le rapprocher de la main de Gabriel.

« Attention, ça va faire très mal. »

En fait non, mais elle voulait lui donner une excuse au cas où il souhaiterait geindre.
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Message posté : Dim 14 Jan 2018 - 18:34 Message
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Gabriel Brynjolfson
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Gabriel Brynjolfson

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Il n’était pas bien malin de proférer un mensonge grossier pour une aventure aussi futile, mais Gabriel ne voulait pas passer pour plus ridicule qu’il ne l’était déjà. S’il pouvait se targuer d’être moins rustre que la plupart des bougres de son île d’adoption, ce n’était pas pour démontrer l’instant d’après qu’il avait un tempérament impulsif et colérique, au point de se blesser tout seul avec une pioche et de refuser, par fierté, d’aller se faire soigner. Et il avait bien finalement bien fait de s’en convaincre, car sa main était sauvée ! Soulagé de l’entendre, il agita joyeusement ses doigts engourdis et ne s’offusqua même pas de son conseil aux allures de rappel à l’ordre.

« Tu as raison… Comme toujours. Ce n’est pas pénible, de toujours avoir raison ? » Demanda-t-il avec un sourire en coin, l’air plus malicieux que sincère. Il y avait effectivement du vrai dans ce qu’elle disait : il risquait moins de se sectionner la main en demandant conseil à un expert en la matière. Sauf que les experts en minage, les mineurs – tout le monde suit ? – n’étaient pas toujours friands de révéler les secrets de leur gagne-pain… Jusque-là, rien de surprenant. Et en plus, ceux de Snákr jouissaient d’un statut et d’une aura qui les rendaient d’autant plus jaloux de leurs savoirs, qu’ils pensaient être les seuls à maîtriser. « Je n’ai plus qu’à trouver un mineur doué et partageur, qui acceptera de me révéler son savoir-faire plutôt que d’arracher cent pièces d’or à Wiland chaque lune. » Un petit ricanement passa ses lèvres, redevenues roses maintenant qu’il reprenait des couleurs. « Tu n’aurais pas ça en stock dans ton échoppe ? »

Même si cela devait être long, même s’il devait s’y reprendre à plusieurs fois et s’entraîner nuit et jour, Gabriel était tenace, et opiniâtre. Il avait également l’intime conviction qu’une connaissance pointue des minerais ferait de lui un meilleur forgeron, peut-être même plus doué que Wiland lui-même qui ne s’était jamais préoccupé de la récolte, mais seulement de la confection et de la forge. Ce nouvel objectif aurait également l’avantage de le détourner de ce qui lui assombrissait le cœur, et c’est aussi pour cela qu’il s’intéressa de plus près à son amie.

En évoquant son frère, celui qu’elle ‘appréciait’ le moins.
Bravo Gabriel, bien joué, c’était fin et subtil. Se maudissant intérieurement, et secouant la tête dans un soupir contenu, il se promit de ne plus évoquer Harald alors qu’il essayait justement de se montrer amical et de bonne humeur. Il appréciait sincèrement le frère aîné de la jeune femme, c’était un ami dynamique, convaincu et sûr de lui, avec qui il était bon de se trouver. Il était confortant, quand on était de nature à douter de tout, d’être en compagnie d’un homme qui ne semblait jamais en proie à l’hésitation. Par certains aspects Harald lui rappelait également Svein… Il n’avait pas fallu longtemps pour que Gabriel se rapproche de lui, attiré comme une Guenaude l’est d’un tumulus – il s’abstiendrait toutefois de faire la comparaison à haute voix.

« Ton frère est plus attaché à toi qu’il le croit lui-même… » Murmura-t-il avec prudence, conscient qu’il approchait d’un terrain dangereux et qu’il maîtrisait insuffisamment. Il n’aimait pas voir le frère et la sœur se déchirer, les appréciant tous les deux, même si sa tendresse le pousserait à prendre le parti de Sigrid s’il y était obligé. « Mais c’est aussi un abruti aux idées arrêtées. Ton abruti de frère… ? »

Il était moins houleux de s’intéresser plus avant au périple qu’elle avait vécu… Sur Fálki ? Voilà qui était étonnant et aventureux ! Gabriel fronça légèrement les sourcils, surpris de cet enchaînement de situations. Il connaissait suffisamment bien Hakon pour savoir que si l’histoire lui était tombé dans l’oreille, il avait dû déchainer sa colère sur son unique fille.

« Un marchand de Gamall… ? » Il n’y avait pas tant que ça sur Jarda, surtout des qui se sentirait assez sûr pour rejoindre les côtes de Fálki. « Est-ce que c’est Logan que tu as rencontré ? Je l’ai… Trouvé, sur les berges de la ville. » Presque mort et heureux d’être arrivé sur Snákr, un vrai comportement d’illuminé pour un continental. « Sacrée excursion ! En compagnie d'un étranger, madame, vous êtes toujours aussi audacieuse. » Gentiment taquin, son sourire dessina une fossette dans sa joue puis il enchaîna avec plus de sérieux. « Tu n’étais jamais allée là-bas, non ? Qu’est-ce que tu as ramené ? » Il n’était pas lui-même un grand voyageur, mais il était coutumier des traversées vers Bjǫrn pour visiter sa famille, et se rendait dans la bourgade d’Astrid autant que possible pour y voir Solveig. A sa connaissance Sigrid n’avait pas d’attaches extérieures, et son père n’était pas à favoriser ce type d’ouverture d’horizon. « Comment a réagi ton père… ? »

Sûrement aussi bien que Svein lorsqu’il avait appris que Gabriel favorisait le départ de Sigrid pour Fálki. Il n’en avait pas été témoin lui-même, mais le récit d’Astrid lui avait suffi pour imaginer la colère de son cadet. Hakon était autrement plus violent et impressionnant – au final, et quoiqu’il puisse en dire, il restait quelque chose du bambin souriant au fond de l’âme de Svein… Gabriel n’était pas le plus démonstratif de l’île, mais il n’était pas rare de le voir sourire. Auprès de Sigrid c’était facile, elle avait un dynamisme et un positivisme qui l’émerveillaient bien souvent. Et elle était mignonne, même s’il lui était interdit de le dire ! Un rire répondit à sa menace, et il leva sa main valide en signe de réédition.

« Pardonnez-moi milady, je me suis laissé emporter. » Nul doute qu’il mériterait là-aussi un doigt enfoncé – mais où ? hum – pour oser l’appeler milady, mais il prenait le risque. « …Je t’agace, moi ? » Un regard et une moue tristes accompagnèrent sa question, tandis qu’il laissait courir ses yeux clairs de son minois à ses mains, qui travaillaient un onguent ne lui disant rien qui vaille. « C’est parce que je suis aussi un handicapé des sentiments ? » Docilement il lui offrit sa main blessée puis, penchant légèrement la tête sur le côté, il évita son regard pour chuchoter plus bas. « Hagen est différent, j’imagine ? »

Est-ce qu’il geignit pour faire oublier sa question, ou réellement parce qu’il eut mal, cela restait de l’ordre de l’interprétation, mais en tout cas il fut bruyant et douillet comme un petit garçon subissant la bougeotte de ses premières dents de lait. Il manqua plusieurs fois d’arracher sa main aux bons soins de Sigrid, et lui demanda d’être douce au moins trois fois avant de s’apaiser et se laisser manipuler. Il fallait de la patience pour enfiler le tablier de guérisseuse ! Le supplice terminé, Gabriel étudia avec méfiance sa main recouverte de l’onguent, bien que ce dernier lui procure une agréable sensation de frais.

« J’ai été brave, » Mh mh. « mais tu as surtout été très patiente. Merci. Qu’est-ce que je peux faire pour te remercier ? »

Sigrid avait sûrement son lot de tâches à réaliser, mais lui-même n’avait pas l’intention de retourner maintenant à la forge. Wiland ne le laisserait pas prendre congés de son travail « simplement » parce qu’il était blessé, mais pour aujourd’hui tout du moins, Gabriel ne comptait pas s’exposer à ses remarques.

« On n’est pas obligés d’attendre, on pourrait aller trouver ces pyrelles maintenant ? Si tu en as envie… » Il esquissa à nouveau un sourire timide, incapable de se départir de son attitude précautionneuse – comme s’il marchait sur des œufs, et craignait à tout moment qu’elle l’envoie paître. « Je peux faire semblant de te kidnapper. Ton oncle n’y verrait que du feu. »

Gabriel n’imaginait pas encore à quel point cette idée de « kidnapping » pouvait avoir germé dans l’esprit de la famille de Sigrid. Il ignorait tout des intentions d’Harald à ce sujet, même s’il avait peut-être fait la sourde oreille à quelques signes avant-coureurs… Comme par exemple quand Hakonson lui avait révélé que la seule fille de la fratrie tardait trop à son goût à trouver un époux, et qu’il entendait lui en trouver un lui-même. N’obtenant pas de réaction tranchée de la part d’un Gabriel soucieux de ne pas mettre Sigrid en difficulté, Harald avait même expliqué qu’il préférerait un artisan pour endosser ce rôle. Quelles étaient les chances pour que le dit artisan soit lui ? Aucune dans l’esprit de Gabriel, qui imaginait plutôt Hagen, persuadé que le chasseur convoitait depuis longtemps leur amie commune.
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Message posté : Dim 14 Jan 2018 - 20:53 Message
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Sigrid Hakondóttir
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Sigrid Hakondóttir

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Dans le pire, c'est moi le meilleur

Gabriel Brynjolfson et Sigrid Hakondóttir


Elle devait avouer qu'il avait raison en soulignant qu'aucun mineur n'allait accepter de lui transmettre son savoir alors qu'il pouvait gagner davantage d'argent en leur vendant directement sa marchandise. Un comportement que la blonde avait toujours trouvé stupide : les gens devaient être capables de pouvoir se débrouiller seuls dans la mesure du possible. Elle-même n'hésitait jamais à dispenser ses conseils lorsque des clients venaient lui en demander, mais elle savait que ce n'était pas un comportement très répandu.
Au moment où Gabriel lui demanda si elle n'avait pas un tel trésor en stock, elle secoua la tête d'un air sérieux.

« Je ne connais pas de mineur, désolée. Cela dit, je suis certaine qu'avec un sourire ravageur et quelques mots bien placés tu sauras charmer n'importe qui. »

Certes, la plupart des mineurs étaient des hommes, mais l'idée ne choquait pas Sigrid. Son frère cadet était peu – voire pas – intéressé par les femmes et elle n'y voyait rien d'étrange. Que Gabriel puisse compter fleurette à un mineur barbu était donc parfaitement crédible dans son esprit. Quoique, elle n'avait jamais vu Gabriel se comporter de manière amoureuse avec qui que ce soit, mais elle savait qu'il avait eu une fille avec une femme de Fálki, ce qui laissait entendre qu'il en était capable. Enfin, il était vrai qu'on ne séduisait pas là-bas. Mieux valait éviter d'y songer en fait.
Cependant, malgré ses bons côtés, le forgeron en avait aussi de mauvais. Exemple ? Trouver Harald sympathique. Encore une fois, oui. Sigrid se hérissait souvent en entendant simplement le nom du jeune homme et ne parvenait même pas à ressentir d'amour fraternel pour lui. Pourtant, il n'était pas beaucoup plus âgé qu'elle ! Mais sa tendance à la voir comme une moins que rien détruisait forcément le peu d'affection qu'elle pouvait ressentir à son égard. La jeune femme lâcha donc un léger soupir avant de répondre calmement à Gabriel.

« Oh, mais je ne dis pas qu'il ne m'aime pas. Je dis plutôt qu'il m'aime comme il aimerait son chien ou son chat. Pour lui je ne suis qu'un moyen de forger une alliance avec une autre famille, il se moque pas mal de ce que je veux. Vois-tu Gabriel, moi je considère que lorsqu'on aime réellement quelqu'un, on fera tout pour le rendre heureux et cela même si ses décisions vont à l'encontre de celles qu'on souhaiterait. » Elle haussa les épaules. « Moi par exemple je désapprouve sa tendance à trousser toutes les gueuses qu'il rencontre, mais je ne le juge pas. Lui ne se gêne pas pour me traiter comme une moins que rien. » Un bref sourire ourla ses lèvres. « Mais je ne m'attends pas à ce que tu comprennes. Tu n'as pas grandi sur Snákr et tu as une autre vision des femmes. »

Rien ne la ferait démordre de ça. Hakon, son père, n'avait jamais vraiment apprécié de voir Sigrid se comporter comme un homme, mais à force d'insister, elle avait fini par le convaincre de lui ficher la paix. Même ses autres frères se montraient conciliants, certains moins que d'autres, mais pas au point d'en arriver au même stade qu'Harald.
Gabriel la tira finalement de ses pensées en citant le nom de Logan. Apparemment le jeune homme s'était rapidement fait connaître, ce qui ne l'étonnait qu'à moitié ! Un sourire éclaira ses lèvres avant de se transformer en légère grimace lorsqu'il la questionnait sur la réaction de son père.

« Hum, plutôt bien sans quoi je ne serais pas là. Bien sûr, il a été véritablement furieux en apprenant que j'étais allée sur Fálki. Je crois qu'il a peur que je veuille y rester. Par contre, il a été plus hors de lui en apprenant que c'était un étranger qui m'avait accompagnée. Il a l'air de croire que tous les hommes sont des Harald. » Autrement dit, des hommes incapables de se tenir. « Mais tu as l'air de connaître ce Logan, tu vois pourquoi je n'ai pas eu peur, non ? »

Logan n'avait pas la carrure d'un Harding ou d'autres hommes de l'île et elle était donc confiante, peut-être un peu trop. Mais elle était revenue ici sans le moindre problème, pour quelle raison s'inquiéterait-elle d'une décision passée ?

« Et je l'ai calmé en lui montrant les plantes que j'ai récolté. On a été dans un nid de Harpies tu sais ! Et on a vu un Griffon aussi. » Elle agita la main comme si c'était sans importance. « J'ai laissé quelques plantes à Astrid pour la remercier de sa gentillesse, mais ça fait pas mal de marchandises intéressantes. »

Continuant sa tâche tout en parlant, elle ne put s'empêcher de grimacer une nouvelle fois lorsqu'il se moqua d'elle en l'appelant « milady » et sa menace ne tarda pas à être mise à exécution ! En douceur cela dit, elle se contenta d'une légère pression dans une zone douloureuse pour le rappeler à l'ordre. Sigrid ne se rendit même pas compte de la jalousie de son ami lorsqu'il lui parla d'Hagen et répondit d'un ton détendu.

« Bien sûr qu'il est différent, tout le monde l'est. Hagen est une véritable fille par moment, il veut trop que je confie mes états-d'âme en disant que ça va m'aider. M'aider à quoi ? Je me sens bien. » Elle esquissa un sourire. « Toi au moins tu ne poses pas sans arrêt des questions de ce genre. Ça a du bon d'être un handicapé. »

Elle avait toujours senti une forme de... malaise ? Entre les deux hommes, mais n'avait jamais su se l'expliquer. À ses yeux, il n'y avait aucune raison à ce qu'ils soient jaloux, mais elle savait que citer Gabriel lorsqu'elle était avec Hagen était une mauvaise idée – et inversement. Elle évitait donc simplement de faire référence à l'un quand était avec l'autre.
Quelques instants plus tard, la jeune femme avait terminé de poser l'onguent et dépose les outils un peu plus loin, prévoyant de les nettoyer quand tout serait terminé. Elle saisit une bande de lin propre avant de revenir vers Gabriel qui avait recommencé à parler. Aller chercher les pyrelles maintenant ? Pourquoi pas. Mais avant qu'elle ne réponde, un sourire franchement amusé se dessina sur ses lèvres au moment où il lui proposa de l'enlever.

« Toi, m'enlever ? Tu crois que ce serait crédible mon pauvre Gabriel ? » Elle le taquinait. « Ce n'est pas la peine d'en arriver là, il est parti livrer des potions hors de la ville, il ne revient pas ici ce soir. On peut y aller sans soucis. »

Elle avait saisi sa main et enrouler le bandage autour avec beaucoup de soin. L'opération ne prit pas bien longtemps et elle fixa finalement le tissu avec de petites accroches en métal.

« Pour me remercier, tu pourrais arrêter de donner l'impression que je te bats sans arrêt. Aurais-tu peur de moi Gabriel ? » L'idée dessina un sourire amusé sur son visage. « Tu crois que tu seras capable de bouger ta main ? N'espère pas faire sembler de te blesser là-bas pour que je doive à nouveau jouer les soigneuses, cette fois-ci je te laisserai te dessécher sur placer ! » Elle s'éloigna et saisit deux fioles qu'elle tendit à son ami. « Un désinfectant et un tonique de soin, ça t'aidera à cicatriser plus vite. Dans environ vingt-quatre heures, tu pourras retirer le bandage, désinfecter la zone et en remettre un propre. » Elle posa un autre bandage à côté de lui. « Ou tu repasses ici et je m'occuperai de toi. » Ce qui ne la dérangeait guère. « Sauf si tu as peur de croiser mon oncle ou mon père ? Il ne te déteste pas encore, c'est assez rare. »

Cette fois-ci, son ris amusé se transforma en un plus moqueur et provocateur. Sigrid fit finalement volte-face et souffla les quelques bougies disposées plus loin.

« Allons-y dans ce cas ! »
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Message posté : Ven 9 Fév 2018 - 0:28 Message
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Gabriel Brynjolfson
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Gabriel Brynjolfson

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La mentalité n’était pas la même entre Bjǫrn et Snákr, et les occasions pour le constater n’étaient pas rares. Gabriel était le témoin quasiment journalier de ces différences, et elles ne se limitaient pas à la manière dont les hommes de la Wyverne considéraient les femmes : vision de l’extérieur, artisanat, éducation religieuse, armée… Enumérer ce qui avait changé par rapport à son île de naissance serait laborieux tant rien ne lui semblait identique. Toutefois, il est vrai que Sigrid avait souligné des sujets sensibles : l’homosexualité et la place du sexe opposé. Le rapport des Snákrson aux amours entre hommes était obtus, mais à l’image de leur appréciation de la sexualité : tout semblait tourner autour du plaisir des hommes, dans tout ce qu’il a d’éphémère et de conquérant. Il ne serait pas nécessairement ardu de trouver un amant – son statut de forgeron pouvant à lui seul le rendre désirable aux yeux de certains – mais toute notion de sentimentalisme devait être bannie. Il n’y avait bien qu’à Fálki où ce doux rêve était accessible… Malheureusement il disposait de quelques attributs en trop pour jouir de cette vie-là.

« Je suis désolé… Je ne devrais pas parler de ce que je ne comprends pas. » Concéda-t-il avec prudence et réserve. Il n’avait pas l’intention de faire changer d’avis Sigrid, lui-même ayant été suffisamment témoin des tensions dans la fratrie. Il n’était pas légitime, ni à l’aise, et regrettait déjà un peu d’avoir abordé le sujet. « Je désapprouve aussi. » Ajouta-t-il d’un ton plus distant et lointain, bien qu’il soit sincère. Harald avait beau être son ami, il partageait avec son frère une tendance à jouer les jolis cœurs – et à disposer du corps de ses dames – qui lui déplaisait. Le gênait, pour être exact. « Et je plains le mari qui osera te considérer comme une monnaie d’échange. » Un sourire plus malicieux orna ses lèvres l’espace d’un instant – pas trop longtemps, au risque qu’elle ne lui fasse regretter cette outrecuidance.

D’autant plus qu’il avait son maître en matière d’effet de manche et de sourire ravageur, en la personne de Logan que Sigrid avait également rencontré. Il y avait de la passion, de l’exotisme et du mystère chez ce jeune homme mais, effectivement, absolument rien d’effrayant. De tels arguments ne risquaient pas de faire mouche auprès du père de famille qui, à l’instar de bien des iliens, basculait de la froide indifférence au mépris quand il était question des étrangers. Comme si ce n’était pas suffisant, le continental se faisait un nom dans le commerce, l’un des métiers les plus mal vus sur Snákr. Il ferait, en revanche, fureur sur Bjǫrn si ses voiles l’y conduisaient… Quoiqu’il en soit, Gabriel répondit d’un hochement de tête entendu et s’intéressa davantage aux détails du récit.

« Des…harpies ? Tu n’as pas été attaquée… ? » Il l’étudia d’un œil plus scrutateur et soucieux. Il n’avait pas pour habitude de dévisager Sigrid, bien qu’elle fût fort jolie. De manière générale, il n’était pas connu pour reluquer ces dames, et ne s’adonnait aux commentaires grivois qu’exceptionnellement, notamment lorsque la pression de ses pairs l’obligeait à piper une remarque à ce sujet. Sigrid ne portait pas de blessure visible, et avait le même teint rose et frais qu’habituellement. Il songea distraitement que si elle coiffait sa chevelure blonde, domptait ses quelques boucles sauvages et apportait plus de considération à sa tenue, elle n’aurait rien à envier aux plus jolies filles de l’île. Elle ne s’y intéressait et semblait au contraire mettre un point d’honneur à gommer sa féminité… Toujours est-il qu’il était rassuré, même si le simple mot ‘harpie’ l’avait fait frissonner. Il n’avait rien d’un guerrier, et cette créature le dégoûtait, avec son corps malingre et sa gueule repoussante… Un autre mot, un prénom plus précisément, eut également le chic de le faire réagir. Ses prunelles blues s’écarquillèrent légèrement de surprise. « Astrid… ? La capitaine du Fer de Lance ? » Gabriel était remarquablement discret sur sa vie privée. Sigrid savait bien sûr qu’il avait une fille sur Fálki, mais il n’évoquait pas sa mère. C’était de toute manière malvenu sur une île où avoir une fille était, au mieux, insignifiant, au pire l’équivalent de se coltiner un herpès. Loin de l’esprit du forgeron cette idée, il avait bien d’autres candidats en tête pour ce titre ‘élogieux’… En tête de liste, Hagen figurait en bonne place, même s’il avait honte de se l’avouer. Tout comme il avait du mal à ménager son plaisir en entendant que Sigrid se refusait à se confier à lui… C’était ridicule de réagir ainsi, mais il ressentait une profonde satisfaction et ne put s’empêcher de sourire benoitement.

« Tu n’as pas besoin de lui. » Renchérit-il d’un ton péremptoire, avec une sûreté qui lui était inhabituel. « Quoiqu’il puisse en penser. »

S’il était prompt à tacler son « adversaire », il s’était moins attendu à prendre un coup – même s’il s’agissait d’une taquinerie. L’indignation passa sur son visage, mais il la ravala avant qu’un mot de trop ne vienne franchir ses lèvres. Wilson lui disait toujours de se faire respecter, et d’user de la force s’il le fallait. Ses camarades ne supporteraient pas d’être moqués par une femme, et rabaisseraient éternellement Gabriel s’ils avaient été témoins de la scène. Mais, Gabriel, bien qu’il ne fût pas libéré d’une fierté mal placée, n’était pas fait ainsi. Il était trop doux, sentimental, et peut-être délicat pour réagir avec violence – toutefois suffisamment impulsif pour soupirer exagérément.

« Peuh. Ne soyez pas trop confiante, milady, je vous tords quand je veux. » Ah… L’homme savait manier le marteau, mais il ne parierait pas toute sa fortune qu’il gagnerait dans un affrontement contre Sigrid. Sous les bandages qui l’enserraient honteusement, il devinait une musculature dessinée. « Je n’ai peur de rien. » Heureusement qu’il n’y avait pas de témoin de ce mensonge superbe, soufflé avec une risette en coin. « Sauf des harpies, des guenaudes, du soleil de midi, du désinfectant, des puces… Mais ça ne compte pas. » Il étudia d’un œil satisfait son bandage et adressa un sourire à son amie. « Tu n’oserais pas m’abandonner. Sur qui déchaînerais-tu alors tes humeurs de femme ? » Ça mériterait une claque, dis. « Merci… Je repasserai te voir. Je ne me lasse pas de la bonne humeur de ton père, ça contraste avec ton air grincheux. »

Ils avaient beau se connaître depuis des années, il fallait toujours un « temps de chauffe » avant que Gabriel ne se détende et plaisante volontiers avec son amie, dont la bonne constitution la rendait capable de tout entendre sans se vexer. Il le croyait, tout du moins, et n’imaginait pas une seule seconde qu’elle se fâcherait contre lui. De nouveau enjoué après cette pourtant exécrable matinée, il sauta sur ses pieds et se fit un plaisir d’ouvrir la porte pour la jeune femme, l’invitant à quitter la boutique. « Après vous, madame. » Avant de faire de même, il déposa distraitement deux pièces d’or et quelques pièces d’argent sur le comptoir, soucieux de payer pour ses bons soins.

Il l’embarqua ensuite en direction du repère à pyrelles qu’il avait identifié quelques jours auparavant, le cœur plus léger alors même que sa main le lançait doucement. Ça n’avait pas d’importance, cette simple sortie le gonflait d’un inattendu optimisme. Ils quittèrent ensemble les souterrains de Jarða et son air confiné pour rejoindre les immenses et caractéristiques étendues rocheuses de l’île. Tout paraissait se ressembler dans ce décor sinistre, mais Gabriel, comme les natifs, avait appris à reconnaître les recoins de cette terre d’accueil. Il lui arrivait même parfois de l’affectionner.

« C’est par ici. » Indiqua-t-il d’un signe de sa main bandée, puis il offrit son bras à son amie pour l’aider à passer une crevasse piégeuse.

Dé : Rencontre Snákr

Tandis qu’il passait lui-même de l’autre côté, son pied buta contre une surface souple et qui à son contact, se mit brusquement à bouger. Gabriel jeta un coup d’œil interloqué, et ne mit pas longtemps à réaliser que la roche mouvante était attachée à autre chose… A une bête, et pas n’importe laquelle. La wyverne, blanche et immense, tourna sa grosse tête dans leur direction et un cri terrible retentit. « Par Vatn !! » L’artisan recula vivement et manqua de chuter dans la crevasse, poussa à son tour un cri terrifié et fit barrière de son bras, dans un réflexe désespéré, pour éloigner son amie innocente du danger. Dévoré par une wyverne dont il avait écrasé la queue, triste fin… Mais l’animal, terrifiant et majestueux, n’attaqua pas. Entre ses yeux plissés de frayeur, Gabriel remarqua qu’elle s’éloignait, d’une allure douloureuse et traînante.

« Que… ? »
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Message posté : Ven 9 Fév 2018 - 0:28 Message
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Adalrik Brynleifrson
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Adalrik Brynleifrson

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Sigrid Hakondóttir
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Sigrid Hakondóttir

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Dans le pire, c'est moi le meilleur

Gabriel Brynjolfson et Sigrid Hakondóttir


« Bien sûr que si, tu crois qu'on peut entrer dans le nid de Harpies et ne pas se faire attaquer ? » Question rhétorique. Elle haussa les épaules. « Mais je n'ai rien eu. Logan par contre, il a été à deux doigts de mourir. Mais il va bien maintenant. »

Elle disait cela d'un ton léger, un peu comme si le fait de voir le jeune homme aux portes de la mort ne l'avait pas affolée. Cet épisode lui avait rappelé la fois où Hagen et Njall avaient été blessés, lors de la révolte d'Harding, elle avait sincèrement craint de ne pas être à la hauteur encore une fois – sauf que cette fois-ci, personne n'aurait été là pour rattraper ses erreurs. Fort heureusement, tout s'était bien terminé.
Au moment où Gabriel parla d'Astrid, Sigrid ne put s'empêcher de le scruter quelques secondes, puis elle acquiesça finalement d'un hochement de la tête. Elle savait que la capitaine était la mère de l'enfant de son ami et elle avait été assez gênée de la rencontrer. Enfin, le jour où elle avait compris que c'était elle, parce qu'avant que son oncle le précise, la demoiselle ignorait tout du lien qui l'unissait à Gabriel ! Au fond, cela ne la regardait pas, mais Sigrid ne pouvait pas s'empêcher d'être gênée à l'idée de cacher à Astrid le fait qu'elle était une bonne amie de l'un de ses partenaires. Pourtant, hormis leur fille, rien ne les unissait, elle n'avait donc pas à se justifier, non ?

« Oui, elle-même. C'est une cliente régulière, elle m'avait autorisée à aller sur Fálki pour chercher des plantes, alors disons que ça a été notre contact là-bas. »

Elle ne précisa pas qu'elle avait connaissance de ce qui les unissait et se contenta de retomber dans le silence.... ce qui fut assez difficile lorsque Gabriel répondit un peut trop sûrement qu'elle n'avait pas besoin d'Hagen. Ces deux-là ! Si elle les écoutait, elle aurait besoin de l'un et pas de l'autre ! Au fond, la jeune femme avait une profonde affection pour les deux hommes et serait bien incapable de les départager, mais elle ne comprenait pas pour quelle raison ils s'opposaient autant. Parfois, sa mère lui disait que c'était « des affaires d'hommes » et que deux individus qui se ressemblaient ne pouvaient pas réellement s'entendre, mais la blonde n'y croyait pas trop.
Finalement, elle préféra ne pas relever la remarque et se contenta d'un bref sourire.

Une fois que le forgeron eut listé toutes les choses qu'il craignait et qu'il eut récolté une bonne tape sur l'épaule pour avoir raillé ses « humeurs de femme », le duo quitta finalement la boutique. Gabriel prit les devants en les guidant jusqu'à l'extérieur de la ville afin de gagner les étendues rocheuses qui abritaient souvent de nombreux composants utilisés pour ses potions. Gabriel se montra toujours aussi prévenant qu'à l'accoutumée en lui offrant son bras comme si elle était handicapée, mais contrairement à d'habitude, elle le laissa faire. Sigrid n'avait pas besoin d'aide pour se déplacer, mais elle savait que c'était dans la nature de son ami de se montrer aussi prévenant. Le repousser n'aurait fait qu'ajouter à son malaise – toujours un peu présent – et elle ne lui voulait que du bien.

Cela dit, rien ne l'avait préparée à la suite ! Marchant derrière l'artisan, elle ne remarqua pas immédiatement la chose sur laquelle il venait de marcher et lorsqu'il manque de tomber tout en lui barrant le chemin, la jeune femme se demanda ce qu'il préparait encore... Jusqu'à ce qu'un cri à faire trembler n'importe qui ne résonne à ses oreilles ! Sigrid se pétrifia : elle connaissait ce rugissement et elle savait que même avec son arc, qu'elle emportait toujours, elle ne pourrait rien faire. Heureusement, ou malheureusement, la créature ne les attaqua pas et s'éloigna péniblement. La blonde vint aussitôt se coller au bras de Gabriel pour contempler la créature boiteuse.

« Il est blessé ! » Il ou elle, elle n'en savait rien. Tendant le bras, elle désigna sa patte. « Il la traîne et il penche sur le côté, il a dû se faire attaquer. »

La blonde mordilla nerveusement sa lèvre inférieure. Une créature blessée était d'autant plus dangereuse, mais s'ils la laissaient dans cet état, elle ne survivrait jamais ! Après quelques secondes d'hésitation, Sigrid se cramponna au bras de son ami et le serra avec force.

« On doit aller l'aider, sinon il va mourir. On ne peut pas faire ça ! »

Sans attendre l'approbation de son ami – qui viendrait forcément ! – la blonde le contourna et se précipita derrière la Wyverne, sautant lestement sur les rochers glissants pour la rejoindre aussi rapidement que possible.... Mais lorsqu'elle se retrouva derrière l'énorme animal, son assurance en fut ébranlée. La bête était immense, du moins de son point de vue, elle ne pourrait pas s'en approcher sans s'exposer et risquer de se faire dévorer. Être sauvé d'une Harpie pour finir dans l'estomac d'une Wyverne, cruel destin !

Après une ultime hésitation, la blonde inspira profondément avant de contourner la bête. Restant à bonne distance, autrement dit éloignée de ses crocs, elle entra dans son champ de vision afin que l'animal puisse se préparer à la voir approcher.

« Je ne te veux pas de mal, je veux juste t'aider ! »

Elle écarta les bras, parlant d'une voix douce. Comme l'animal restait immobile, la blonde avança d'un pas, puis d'un autre... et elle vit une lueur étrange briller dans l’œil de la bête blessée. Sigrid eut le réflexe de reculer, ce qui lui sauva la vie. Butant contre un caillou, elle tomba en arrière et se retrouva à moitié allongée sur le sol, endroit idéal pour voir les mâchoires de la Wyverne claquer au-dessus d'elle exactement à l'endroit où elle se tenait quelques secondes plus tôt.

« Mais j'ai dit que je voulais t'aider ! »

Finalement, c'était certainement un mâle : aussi buté que chez les humains !
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