Je suis né dans la maison de mes parents, sur Bjǫrn, en 575. Ce qui me fait aujourd'hui, l’âge de 28ans. Un bel âge pour voyager et raconter de belles histoires. Heureusement, on s'en fout, car la seule qui nous intéresse ici, c'est la mienne. Donc je suis né en 575. Mon père et ma mère, Bertil et Wilhelmine, était heureux d'avoir un nouveau fils. Enfin dans l'immédiat, j'étais une nouvelle bouche à nourrir, mais à l'avenir je pourrais aider à nous nourrir. Deux ans avant, ils avaient eu Einar, et deux ans encore avant, donc quatre ans avant moi, il y avait eu Bertha. Nous étions donc trois enfants dans cette famille. L’éducation se fit naturellement. Naturellement à coup de pied au cul quand on ne voulait pas faire des choses.

Au fil des ans, Bertha développa un tempérament guerrier. Ne se laissant pas faire par les jeunes hommes, elle en mâta plusieurs jusqu’à se faire une réputation de personne à ne pas ennuyer. A sa majorité, elle commença un entrainement guerrier. Pas besoin d’expliquer pourquoi je suppose. Einar, mon frère, avait un caractère plus doux et calme que ma sœur. Mais on a vite appris que cela était un masque pour tromper les gens. Il était rusé et vicieux. Il aimait la chasse, et pas forcément celle des animaux. Il a disparu il y a quelques temps mais dur de savoir ce qu’il en est vraiment. Il s’est peut être tué ou alors il se cache pour faire une surprise ? Allez savoir.

A l’inverse de mes deux prédécesseurs, je suis calme et doux. Mon père espérait faire de moi le digne héritier de son commerce. M’apprenant à lire et à compter (les pièces d’or), il m’entraina dans le monde du marchandage et je m’y plongeais avec plaisir… non je déconne. C’est chiant à en crever vous ne pouvez pas savoir. Enfin si, si vous êtes marchand vous savez. Bref tout ça pour dire que je fus attiré par une belle, douce et grandiloquente… femme ? Quoi femme ? Non je parle de la poésie pas des femmes. Déçu ? Oui bon je suis attiré par les femmes, comme tout jeune homme qui se respecte, mais je ne les chasses pas non plus. Je chasse les bonnes histoires moi, rien à voir.

Mon père, voyant que je n’étais pas très emballé par le commerce, fini par capituler et m’envoya auprès du scalde local pour apprendre à manier les mots. Je le plains quand même, lui qui voulait me transmettre son commerce, il voit son rêve couler. Le scalde, dont j’ai oublié le nom à force de l’appeler « Maitre », m’enseigna l’art de jouer sur et avec les mots. Il m’apprit plusieurs histoires, épique ou non, et entraina ma mémoire à noter tous les petits détails d’une situation. En bref en clair, j’ai été formé.

Ah ça c’est bien. Conter des histoires au coin du feu, distraire les gens, écrire des histoires aussi. J’adore être scalde. Bon j’espère voir du pays. Enfin plus de pays. Bah oui, du haut de mes 28 ans je prévois de partir pour l’ile Fálki. Il parait qu’il s’y passe des choses très intéressantes et très curieuses. L’avenir me le dira.