Est-ce que votre personnage est prêt à tuer pour arriver à ses fins ?
Question évidente qui ne laisse point place au moindre doute. Skadi est capable de meurtre et même de pire, en faveur de ses desseins. Verser le sang n’est pas un poids quand on en fait son quotidien.
Est-ce qu‘il fera passer ses rêves et désirs avant ceux de sa famille ?
Toute personne extérieure affirmerait d’un oui cinglant, même la sœur de l’intéressée, tristement. Et il n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Skadi a de l’ambition mais surtout, un cœur qui s’emballe beaucoup trop lorsqu’il est question de ses désirs. Elle-même ne réfuterait pas cette tendance, par force de caractère. Cependant, il existe des situations, des cas, qui font que la femme se retourne vers ses rares proches, sans jamais le reconnaitre.
Comment réagira-t-il face à une personne ou un animal blessé et dans le besoin ?
Tout dépend de la personne, tout dépend de l’animal. Skadi ne fait pas dans la miséricorde et sa générosité vis-à-vis d’une blessure se présenterait sous la plus simple des formes. Si celle-ci est bien trop grave, elle accepterait de mettre fin à ces souffrances. La femme possède néanmoins plus d’affection envers les animaux que pour ses pairs et serait plus favorable à apporter son aide à ces premiers. Comme une sensation d’être mieux comprise, de mieux saisir, dans ses instincts primaires. Pour le reste, aveugle, elle resterait. Passant son chemin tant que rien n’évoque son intérêt.
Comment votre personnage considère les membres des îles voisines ?
Silence et yeux clos sont les gestes propres aux Bjǫrnson pour qui Skadi ne courbe l’échine. Leur neutralité permet aux marchands qu’elle accompagne de prospérer mais elle répugne la façon dont leur Jarl se tait sur les actions des Snákrson. Ainsi, leur trouve-t-elle leur utilité malgré un peuple trop gentillet à ses yeux pour être réellement considéré. Elle envie, néanmoins, leurs belles armures, qu’elle rêverait de porter.
Le sujet devient plus intéressant lorsque la question se pose envers les Snákrson. La haine, viscéralement ancrée dans son sang, est absolument indéniable. Ils enlèvent leurs femmes, pillent leurs marchands, crachent allégrement sur le Ráðfriðr et utilisent celles-ci comme des truies tout juste bonnes à enfanter. Alors, rien n’est plus jouissif que de croiser le fer avec un Snákrson et verser son sang. Cependant, un paradoxe survient, étreignant la gorge et échauffant ses veines. Si ces fils de Hjörvarr ont tout son ressentiment, ils sont aussi un besoin essentiel à son existence. Sans confrontation ni violence à répondre, Skadi serait certaine de sombrer dans la folie. De plus, les Snákrson respectent leurs forgerons et, en tant que fille du fer, la femme ne peut que comprendre et estimer cette considération. Par ailleurs, Skadi apprécierait, sans jamais l’affirmer de vive voix, partager quelques secrets de fabrications d’armes avec un frappeur de métal Snákrson. Quel malheur qu’ils ne soient que des porcs.
Quelle vision votre personnage a-t-il du rôle de l'homme et de la femme ?
Sans s’imposer comme défenseure de l’égalité des sexes, Skadi considère que toute personne désirant prendre les armes et capable de frapper à faire trembler ses os et ceux de ses adversaires, devrait pouvoir être capable de le faire sans se trouver réfréné par quelque convention sociale. Sa vision s’opère selon ce qui l’arrange d’un point de vue personnel, en dehors de ceci, elle ne voit aucun problème à ce que, sur Fálki, les hommes soient restreints aux basses besognes. A la limite, les trouve-t-elle peu intéressants à cause de cela. Et, forcément – d’une manière purement façonnées par les us et coutumes de son île natale – Skadi s’emporte lorsqu’il est question d’enchaine les femmes à une moindre condition.
Que pense-t-il du système d'échelle sociale ?
Sans avis, sans question. Il est ce qu’il est pour une raison et Skadi ne possède ni l’intelligence, ni la connaissance pour y réfléchir outre mesure. Les grands sont grands, et les petits doivent se saigner pour espérer s’élever. En soit, la femme trouve glorifiant cette valeur du labeur, quand bien même elle peut paraitre injuste.
Quels sont ses rêves en matière de richesse et de popularité ?
Que les cupides se gardent l’or maudit qui leur donne une raison de se lever à l’aurore, Skadi n’en veut pas plus qui ne lui permette de vivre. Simple dans son désir de sonnantes, à la gloire que revient son cœur avide. Que l’on ne connaisse son visage mais seulement son nom, qu’il fasse trembler ou rêver, que l’on raconte sa fièvre de la bataille.
Si différente de la question précédente, quelle est son ambition ultime ?
Son nom dans les légendes, que son sang se change en souffle chaud expiré d’un conteur fébrile ou bien en encre sur les papiers, les illustrations qui donnent des étoiles dans les yeux des jeunes véhéments. Elle veut que ses filles, et les enfants de ces dernières, portent le nom de Skadidóttir. Que si l’on oublie son nom, que l’on parle de cette femme-ouragan qui criait dans la tempête, face aux pillards et aux sauvages Snákrson.
Mais, plus encore, Skadi rêve de cette lame, de cette flèche qui aura échappé à son attention. De ce liquide carmin glissant hors de ses plaies brûlées par le sel des vagues. D’un combat qui aura usé ses muscles et ses nerfs jusqu’à leur rupture, de sa voix brisée. D’un hurlement de guerre ou d’un rire fou. De son enveloppe de chair sombrant dans les profondeurs de l’océan.
C’est ainsi qu’elle veut mourir.